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«Je me sens masculin quand je suis dans un instant de contrôle. Je le ressens dans la distance, la froideur.»
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«La part de féminité dans mon intimité, c’est dans le lâcher-prise. Je perds en force dans un moment de tendresse.»
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Fanny 25 ans «Le masculin pour moi est peut-être dans le fait de prendre la pilule. Avec la pilule j’ai droit à disposer de mon corps et de ma sexualité comme les hommes.»
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«Ma féminité c’est me sentir dans la liberté d’être multi-tâches, de pouvoir jouer avec ce qui est connoté masculin et féminin à la fois.»
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«Ma féminité : Lorsque je souffre. J’ai toujours ressenti que les femmes supportent plus la souffrance que les hommes, une douleur matricielle.»
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Martin, 24 ans
«Ma masculinité : Quand je pisse. Parce que c’est ce qui nous différencie diamétralement. C’est une différence physique, sociale. Le corps est en lâcher-prise.»
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Richard, 20 ans.
«Ma masculinité, je la ressens lorsque je suis à mon travail, c’est quelque chose de très austère, très contrôlé, je suis sous surveillance, je dois filer droit, faire des efforts physiques importants.»
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«Ma féminité, je la ressens lorsque j’ai bu de l’alcool, lorsque je suis dans un état d’ivresse, de joie, de lâcher-prise, de décadence.»
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Karine, 25 ans
«Le pouvoir est masculin. Avoir le pouvoir sexuel sur les hommes c’est très masculin. Avec des attributs de femmes je renverse ce qu’on peut considérer, comme masculin.»
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«Ma féminité je la laisse s’exprimer quand je suis vulnérable. La féminité c’est aussi savoir baisser les armes. Être nue.»
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Marc 25 ans «Ma masculinité : C’est ma façon de protéger. Je peux souffrir pour les autres. Je l’exprime aussi dans une grande solitude. Seul dans un état. Si je combats, je suis seul dans ce combat.»
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«Un jour, un ami a ouvert la porte de la salle de bain lorsque j’étais en train de lire dans le bain et a pris une photo. Cette photo m’a marqué. Il y avait une idée de violation de mon corps, ce qui est féminin. Le fait d’être pris, de ne pas vouloir mais de se laisser faire.»
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Clo, 34 ans.
«Mon côté masculin, je l’exprime dans l’espace public, je peux avoir une attitude détendue, comme t’es dominant dans la société. Et en tant que trans tu es dans une position vraiment privilégiée pour t’apercevoir de ces choses-là.»
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«Ce qui symbolise le féminin pour moi c’est le dominé, j’ai grandi comme ça, dans cet état, dans cette position de dominé, ce côté féminin, c’est une rage, une colère, une force importante à devoir montrer pour assumer une position. J’ai toujours ce réflexe lié à la condition féminine. Si tu dois défendre une idée et qu’on te prend pour une fille, tu vas devoir mettre le poing sur la table.»
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Lalla-kowska, 40 ans
«Ma féminité c’est occuper l’espace de façon plus paisible en tant que fille trans. Être moi-même. Être confirmée dans l’espace public. Avancer dans mon parcours, ne pas être dans le mime de la marionnette d’une féminité.»
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«La masculinité, c’est une posture. Occuper l’espace de manière
coloniale. Ma masculinité a été vécue comme quelque chose d’obligatoire, une performance pendant 30 ans.»
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Denise, 50 ans
«Dans ma vie d'avant j'étais masculine, j'avais un métier d'homme, je tranchais, prenais des décisions. J’étais combative, c'était mon moteur. Lorsque j’ai eu le projet de fonder une famille, on m'a alors fait
remarquer que je devais être moins masculine, moins en force si je voulais être avec quelqu'un qui me plaisait.»
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«Dans ma vie de couple je suis plus féminine, j'apprends à être, à moduler ma voix, je l'apaise et on évite l'orage. J'ai appris à être plus attentive, dans la souplesse, l'acceptation, à être plus modérée, plus nuancée, plus coulante.
Naturellement je suis dans une énergie masculine. Faire émerger une énergie féminine, c'était difficile pour moi.»
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Pascal, 35 ans.
«Ma masculinité, je la ressens à travers ma sexualité, dans la domination. J’exerce une forme de sadisme.»
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«J’ai certaines courbes féminines parce que j’ai le syndrome de
Klinefelter 47, XXY. Et pour moi cela implique une féminité à combattre.
Dans mon milieu professionnel aussi, je constate une perte de crédibilité. Cette féminité trop perçue, visible à travers mon corps interroge. Ici, je subis vraiment l’assignation du sexe au genre.»
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Catherine, 52 ans
«Dans la conquête j’active tout le côté féminin. Ma féminité, j’en joue, c’est ce que je dois donner. Mais j’aime que ce soit caché.»
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«J’aime beaucoup quitter, je suis dans une situation de décision et ça aussi je le vois comme une part masculine.»
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Franck, 32 ans
«Jambes croisées, je ressens davantage ma féminité. Dans la salle de bain aussi au sortir de la douche. Lorsque je prends soin de moi.»
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«Mon affirmation est passée par le fait de me sentir masculin dans mon corps. J’ai décidé de faire du sport.»
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Valérie, 41 ans
«C’est une des premières choses que je fais en rentrant chez moi : ôter mon soutien-gorge, c'est une libération. C’est vraiment ça : « Libérez les petits nénés ! ». Enfant, mon corps était neutre, mais être torse nu comme un garçon, on me disait que ça ne se faisait pas...
Je ne comprenais pas ce sexisme.»
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«Ma masculinité, c'est l'expression d'un pouvoir à travers la sexualité, celui de prendre et celui de céder. Ou vice-versa.»
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